Logistique sous-traitée : 3 champs d'inspection "militaire"
- Clément TETU
- 16 déc. 2024
- 3 min de lecture

Selon une étude de Citwell publiée en octobre 2024, 63% des entreprises dans le commerce de détail en France sous-traitent leur logistique, et ce chiffre monte à 90% dans l’industrie lourde (et 70% pour le monde du luxe et de l’agroalimentaire).
Entre la perte de contrôle opérationnel, les écarts entre les attentes et la réalité du service délivré, ou encore la communication insuffisante entre clients et prestataires, la sous-traitance peut parfois freiner la performance globale.
Le recours à un prestataire nécessite une coordination structurée, mais aussi une implication du client, ce au-delà de chercher les sources financières de pénalités. Au même titre qu’une revue de troupe, le respect de la conformité est la fondation d’une collaboration pérenne.
A la lumière des bonnes pratiques des armées en matière d’inspection, voici 3 thèmes incontournables d’inspiration militaire sur le plan du contrôle qualité d’une prestation logistique externalisée.
Contrôle de l'organisation vendue
Lorsqu'une entreprise sous-traite sa logistique, le contrôle de l'organisation proposée par le prestataire devient un enjeu clé. Une analogie militaire pertinente est celle des inspections de régiments : les chefs d’unité passent en revue non seulement les troupes directement opérationnelles, mais aussi les fonctions supports, comme la logistique ou les services techniques, qui assurent la continuité des opérations.
Dans le cadre d’une prestation logistique externalisée, il est crucial d’auditer les strates d’encadrement proposées par le prestataire : combien de Team Leaders pour combien d’opérateurs ? Quelles sont les qualifications des superviseurs ? Mais ce contrôle doit aussi s’étendre aux fonctions indirectes, comme la gestion des stocks, le SAV ou encore l’analyse de données. Une structure bien calibrée garantit que le prestataire pourra répondre efficacement aux attentes du client, même en période de tension, comme un pic de saison.
Analyse de la simplicité des process
Les armées ont un principe fondamental : la simplicité est synonyme d’efficacité. En logistique militaire, chaque processus est testé pour s’assurer qu’il est compréhensible par les opérateurs de terrain et ne génère pas de complexité inutile. Ce principe s’applique également aux prestations logistiques externalisées. En début de contrat, les procédures sont souvent strictement suivies, mais, avec le temps, des écarts apparaissent, et le niveau de service tend à diminuer.
Une analyse régulière des processus – par exemple, via un audit du Quality of Service (QoS) – permet d’identifier ces « points de décrochage ». Prenons l’exemple d’une opération de préparation de commandes : si le processus de picking est devenu trop long ou si les étapes de contrôle se multiplient, cela impacte directement les délais. Un audit bien mené, inspiré des contrôles qualité militaires, détecte ces dysfonctionnements et propose des ajustements pour restaurer la fluidité.
Mise à plat des paramètres logistiques
Dans les opérations militaires, une évaluation constante des ressources est essentielle pour éviter les écarts entre ce qui est prévu et ce qui est réellement disponible sur le terrain. Ce principe peut être appliqué dans la relation client-prestataire logistique. En effet, des deltas peuvent apparaître au fil du temps entre le cahier des charges et la réalité : évolution du taux de prise, du nombre de références, du mix-produit, du coefficient de remplissage, création d’un nouveau circuit, modification des flux transport, etc..
Par exemple, une analyse détaillée peut révéler que 12 000 colis ont été expédiés dans une période donnée, mais que 15 000 ont été facturés. Ce type d’écart, qu’il soit en faveur ou au détriment du prestataire, doit être objectivement mesuré pour garantir une collaboration transparente. Une approche militaire consisterait à croiser ces données avec des inspections physiques et des vérifications d’échantillons, afin d’aligner les paramètres logistiques facturés avec la réalité opérationnelle.
Conclusion
Comme dans une opération militaire, la réussite d’une sous-traitance logistique repose sur la rigueur, la probité et une coordination sans faille. Le prestataire devient le bras armé de la direction logistique du client, mais cette relation doit être nourrie par des pratiques structurées et collaboratives.
Au-delà d’un simple levier d’amélioration, ces méthodes militaires rappellent que commander, c’est parfois s’éloigner pour mieux observer et guider. Une collaboration ainsi structurée n’est pas seulement performante : elle est durable et bénéfique pour toutes les parties impliquées.
Dans ce contexte, [Task Force Logistics.] propose le déploiement de “Client’s representative” faisant le tampon entre client et les prestataires en vue de contrôler la qualité de service, prendre de la hauteur sur l’organisation et réaligner les opérations avec les priorités du client. Pour en savoir plus : clic.